Ère britannique coloniale
1760-1775 et 1776-1839


Le Fort Saint-Jean ne disparut pas cependant avec la Conquête. Ses bastions de pierre, qui survécurent à l’incendie du fort, furent utilisés par les Britanniques comme relais entre les forts Chambly et l’Île-aux-Noix jusqu’en 1775, date à laquelle les autorités coloniales décidèrent de construire un nouveau fort à Saint-Jean en raison des tensions grandissantes entre l’Angleterre et les États-Unis en devenirs, qui planifiaient envahir la ‘Province of Québec’. Ce troisième fort est constitué de deux redoutes reliées par une tranchée. Le nouveau fort Saint-Jean de 1775 fut appelé à jouer un rôle capital dans la défense de la colonie lors de l’invasion américaine de 1775 puisqu’il fit un siège de quarante-cinq jours avant de rendre les armes, ce qui affaiblit énormément les forces américaines et chamboula leurs plans. La saison étant trop avancée et les hommes ne se faisant pas assez nombreux une fois arrivés à Québec, les Américains ne furent pas en mesure de prendre la ville et durent revenir sur leurs pas pour aller se réfugier au sud du Lac Champlain au printemps lorsque des renforts anglais de 9000 hommes arrivèrent à Québec. Ils abandonnèrent et brûlèrent par la même occasion tous les forts qu’ils avaient pris au nord du Lac Champlain pour ne pas les laisser à leurs ennemis. Par la suite, les Anglais reconstruisirent le fort et créèrent de nouvelles fortifications pour contrer une potentielle attaque américaine, dont un réseau de remparts entourant le fort. Ils décidèrent aussi de faire revivre le chantier naval et construisirent pendant l’été de 1776 plusieurs dizaines de navires qui servirent à mener une offensive contre les Américains sur le Lac Champlain.

Le fort Saint-Jean servit par la suite de lieu de ravitaillement jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance en 1783. Il servira de dépôt et de relais pendant la guerre de 1812-1814 où s’affrontent à nouveau les Britanniques et les Américains. Dans les années qui suivent, le fort se dégénère rapidement et le nombre de bâtiments qu’il abrite connaît une baisse croissante jusqu’en 1839, date à laquelle les autorités coloniales décident de fortifier le fort Saint-Jean, car ils craignent que la région connaisse des épisodes de révoltes de la part des patriotes. Les Royal Engeeners construisirent à cette occasion les plus vieux bâtiments existants encore sur le site de nos jours, dont le Mess des Officiers.

 

 

 

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